« D’ici, de Ouagadougou, du centre d’un de ces pays que l’on peut appeler les pays de la soif, qu’il me soit donc permis d’adresser à tous, en Afrique et au-delà de ce continent, un appel solennel à ne pas fermer les yeux devant ce qui s’est passé et ce qui se passe dans la région sahélienne ». Cet appel est du Pape Jean-Paul II. Il a été lancé le 10 mai 1980, alors qu’il séjournait au Burkina Faso, ex Haute-Volta.

Cela fait donc 41 ans que le souverain pontife appelait la communauté internationale à mettre au cœur de ses priorités, cette partie du monde, le Sahel, confrontée à la faim et à la soif. Cet appel sera suivi de la création en février 1984, de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel. L’Eglise famille de la conférence épiscopale Burkina-Niger commémore ce 22 octobre 2021, cet anniversaire de l’Appel de Ouagadougou.

Ce matin, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, avec ses côtés le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a assisté à la cérémonie officielle des activités prévues au cours de cet anniversaire. Pour le Chef de l’Etat, cet appel du Pape Jean Paul II était le bienvenu, dans la mesure où le « Sahel était dans une crise humanitaire aiguë et les populations avaient beaucoup de difficultés ».

Trente six ans après sa création, les réalisations de la Fondation sont visibles, avec « plus de 30 milliards de F CFA injectés, plus de 5000 projets réalisés pour les populations de ces différents pays ». De l'avis de Roch Marc Christian Kaboré, l’Appel de Ouagadougou reste toujours d’actualité, au regard du contexte sécuritaire et de la pandémie qui mettent toujours nos populations dans de grandes difficultés. D’où la nécessité, selon lui, de réitérer cet Appel à la communauté internationale, pour continuer à soutenir cette Fondation dans le cadre de ses missions de promotion de l’amour et de la solidarité envers son prochain.

Le monde ne doit pas fermer les yeux sur le Sahel et la solidarité doit être de mise pour permettre aux populations sahéliennes de vivre dans la dignité. C’est le souhait des intervenants à cette cérémonie, parmi lesquels Monseigneur Philippe Ouédraogo, l’Archevêque de Ouagadougou, et l’envoyé spécial du Pape François, le cardinal Peter Turkson. Ce dernier, tout en rappelant le contexte de la création de la Fondation, a salué les efforts des Etats et de la communauté internationale, pour l’élan de solidarité suscité par l’Appel du 10 mai 1980. A l’occasion, il a remis au Président du Conseil d’administration de la Fondation, Monseigneur Lucas Kalfa Sanou, un message du Pape François, qui réitère l’Appel de son devancier Jean Paul II, car la situation au Sahel demeure préoccupante.

Pour le Pape François, « nous sommes responsables de la fragilité des autres » et à ce titre, la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel est le signe efficace de l’amour du prochain, sans distinction de race, de religion et d’ethnie. En plus d’œuvrer pour la dignité humaine, la communauté internationale doit travailler au retour de la paix et de la stabilité au Sahel, car selon le souverain pontife, l’insécurité est aussi un frein au développement et donc à la dignité humaine.

Félicité Diarra est venue du diocèse de San au Mali et au nom des bénéficiaires de la Fondation. Pour elle, le travail abattu par la Fondation Jean-Paul II depuis 1984 a été salvatrice à plus d’un titre, car à travers elle, des millions de personnes dans le Sahel ont renoué avec l’espoir d’un lendemain meilleur. En effet, des couches vulnérables des 9 pays de sa zone d’intervention ont bénéficié d’un accompagnement conséquent pour les aider à sortir de la précarité et de la misère, à travers des activités génératrices de revenus, la réalisation d’infrastructures de production, et socioéconomiques.

Aujourd’hui encore, les besoins restent énormes, d’où le maintien de l’Appel du 10 mai 1980 à la communauté internationale, afin qu’elle poursuive et renforce son appui à la Fondation, avec plus de ressources financières. Monseigneur Lucas Kalfa Sanou est l’actuel président du Conseil d’administration de la Fondation. Pour lui, malgré les énormes efforts déjà consentis, les défis restent énormes. En décidant de la commémoration de ce 41e anniversaire de l’Appel du Pape Jean-Paul II en faveur du Sahel, c’est aussi une manière de maintenir la flamme de la solidarité allumée, pour un monde plus juste.

DCRP/Primature