Après Lomé au Togo, où ils ont tenu leur 1er congrès du 30 septembre au 3 octobre 2019 sous le thème « Intégrer par le droit », les avocats de l’espace UEMOA se retrouvent à Ouagadougou pour la deuxième fois, les 21, 22 et 23 septembre 2021. Ce 2e congrès qui devait avoir lieu en septembre 2020, a été repoussé d’une année, en raison de la pandémie du coronavirus.

Ce mardi 21 septembre 2021 dans la matinée, ils se sont ainsi réunis dans la salle de conférences de Ouaga 2000, pour débattre autour du thème « Justice et corruption », qui interpelle leur profession. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Parmi les nombreux invités, il y avait également le chef du gouvernement, Christophe Joseph Marie Dabiré, ainsi que des personnalités issues du monde de la justice.

De l’avis de Roch Marc Christian Kaboré, la tenue à Ouagadougou de cette conférence lui donne une double opportunité, de participer en tant que président du Faso, et en tant que président de la conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA. « Nous devons saluer cette organisation qui s’est mise en place au niveau des avocats, et qui permet d’avoir une même vision des pratiques du métier qu’ils exercent d’une part, mais également d’échanger et d’harmoniser leurs expériences dans un certain nombre de domaines », a-t-il souligné.

Par ailleurs, pour le chef de l’Etat burkinabè, le thème choisi pour ce deuxième congrès des avocats de l’UEMOA est non seulement d’actualité, mais aussi transversal, en ce sens qu’il y a beaucoup de choses à dire.

Il a souhaité que les recommandations qui seront faites à l’issue de cette rencontre par les avocats, permettent de prendre des dispositions pour combattre le phénomène de la corruption qui gangrène le développement dans les différents pays de l’Union.

Le président de la Conférence des barreaux de l’UEMOA, Me Sédjro Koffi Dogbéavou, également bâtonnier du Togo, a remercié le Président du Faso, qui a tout mis en œuvre, pour faciliter l’organisation du congrès. Selon lui, l’avocat de l’espace UEMOA doit être un modèle de probité, d’éthique et de rigueur, qui force l’admiration. Il a pour mission, a-t-il expliqué, de participer à la croissance des pays de l’Union et d’œuvrer à l’émergence du continent, tout en le sortant de la corruption.

« La corruption, une plaie, le drame de nos pays, de notre Afrique qui se réveille, mais qui peine à ouvrir les yeux sur ce fléau. Elle fragilise nos structures économiques, creuse des inégalités sociales, facilite l’enrichissement illicite, mine le fonctionnement de nos institutions et nos administrations et pire, alimente les réseaux mafieux et terroristes », a déploré le président de la Conférence des barreaux de l’UEMOA.

Dans son discours officiel d’ouverture de la cérémonie, Me Sédjro Koffi Dogbéavou a soutenu que la justice dans nos différents pays, fait partie des corps sociaux, malades de la corruption et que certains d’entre eux (avocats) sont souvent porteurs de ce virus.

« Certains d’entre nous sont porteurs d’enveloppes ou de valises aux juges, ou à leurs intermédiaires. Certains d’entre nous couvrent des actes de blanchiment d’argent, conseillent à leurs clients, d’ajouter à leurs honoraires, des moyens de corruption. Il est temps d’écouter notre conscience et faire preuve de discernement », a-t-il conseillé à ses confrères.

Il faut noter que ce 2e congrès des avocats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, sera l’occasion d’un changement de dirigeants au sein de l’Organisation.

DCRP/Primature