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Première session du Conseil des frontières : Faire des zones frontalières, de véritables espaces de développement et d’intégration

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a présidé ce vendredi 26 février à Ouagadougou, la première session ordinaire de l’année 2021 du Conseil des frontières. Cette rencontre vise à évaluer l’évolution des différents dossiers relatifs à la gestion de nos frontières, depuis la dernière session tenue le 19 juin 2020, et à formuler des orientations pour l’année 2021.

Le Conseil des frontières se réunit deux fois par an, en session ordinaire, pour évaluer la mise en œuvre des actions de gestion des frontières et donner des orientations. Ce vendredi 26 février 2021, cet organe, placé sous la présidence du Chef du Gouvernement, a tenu sa première rencontre de l’année 2021, dans la salle de réunion du Ministère en charge des Affaires étrangères.

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a rappelé que le Burkina Faso, du fait de son enclavement, partage une frontière d’environ 3615 km avec six pays avec lesquels les limites exactes ne sont pas encore entièrement matérialisées. Selon lui, cette situation pose le défi de la sauvegarde de notre souveraineté nationale et la nécessité de faire de nos zones frontalières, de véritables espaces de développement et d’intégration, conformément à nos options politiques et aux recommandations de l’Union Africaine.

Pour relever ce challenge, a souligné Christophe Dabiré, une stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF) a été adoptée en 2015, avec son plan d’actions dénommé programme d’appui à la gestion intégrée des frontières (PAGIF).

Pour le Chef du Gouvernement, cette stratégie vient en réponse aux maux auxquels sont confrontées les localités frontalières, à savoir le terrorisme, la criminalité transfrontalière, et les trafics de tout genre. « Elle constitue également un outil de référence pour promouvoir le développement de ces localités, jadis considérées comme des zones délaissées ou négligées par les politiques publiques », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a par ailleurs rassuré les pays amis et frères qui partagent des frontières communes avec le Burkina Faso, que la politique de gestion de nos frontières est conduite dans l’optique de la consolidation des liens de coopération, d’amitié et de fraternité qui unissent nos différents pays. Il a aussi témoigné sa gratitude à l’endroit de tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent notre pays, dans la gestion des frontières.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Pengdwendé Sawadogo, a rappelé pour sa part, que douze recommandations avaient étés formulées au cours de la précédente session du Conseil des frontières.

Ce sont entre autres, la sécurisation des zones frontalières, l’amélioration des mécanismes de renseignement et de gestion des conflits frontaliers, la promotion du développement harmonieux des zones frontalières, à travers la mise en œuvre effective de projets structurants et la réalisation des infrastructures administratives, la numérisation des coordonnées des points frontières avec le Togo et le Ghana, l’amélioration de la coopération transfrontalière en matière de transhumance.

Pour le ministre d’Etat, la question des frontières ne doit pas être appréciée de manière affective, car, a-t-il expliqué, dans le processus d’intégration de nos Etats, la frontière est appelée plus à disparaître qu’à subsister. « Nous voulons plutôt faire en sorte que la frontière soit de plus en plus un instrument de viabilisation et d’épanouissement des populations qui vivent dans ces espaces-là », a-t-il soutenu. C’est pourquoi, selon Clément Sawadogo, notre pays met l’accent sur la coopération transfrontalière, la sécurisation des frontières et le développement socioéconomique des zones frontalières.

Clément Sawadogo a cependant souligné qu’il existe quelques différends dans la gestion de nos frontières avec des pays voisins, parce qu’on ne connaît pas le tracé exact de la frontière. Il faut donc travailler selon lui, à la délimiter, soit par une commission mixte paritaire, comme entre notre pays et la Côte d’Ivoire, soit par une instance judiciaire, comme c’est le cas entre le Burkina Faso et le Bénin (les deux pays ont décidé de saisir la Cour internationale de justice afin qu’elle puisse se prononcer sur le tracé, au plan juridique).

A quand la réouverture des frontières terrestres qui avaient été fermées depuis bientôt une année, entre le Burkina Faso et les autres pays de la sous-région, après l’apparition de la pandémie de la Covid-19 dans le monde ? « C’est une question que le gouvernement est en train d’examiner », a répondu le ministre en charge de l’Administration territoriale.

Il a révélé qu’un Comité national chargé de suivre la mise en œuvre des mesures entrant dans le cadre de la gestion de cette pandémie existe, et va bientôt discuter de cette question. Mais, de l’avis du ministre d’Etat, il faut se rendre à l’évidence que c’est une question qui est partagée entre plusieurs Etats. « Vous ne pouvez pas tout seul, dans la sous-région, décider de rouvrir unilatéralement vos frontières. Il faut qu’il y ait une concertation entre les Etats, et cette concertation est engagée aujourd’hui », a-t-il indiqué.

DCRP/Primature