Aller au contenu principal

Situation de la Nation : « Nous allons trouver une autre alternative, si le 1 er juin, les conditions ne sont pas remplies pour la réouverture des classes » (Christophe Joseph Marie Dabiré)

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a prononcé son Discours sur la situation de la Nation le mardi 19 mai 2020 à l’Assemblée Nationale. Après son exposé d’une quarantaine de minutes, le chef du gouvernement s’est prêté aux questions des élus nationaux. Les préoccupations soulevées ont essentiellement porté sur l’insécurité, la santé, le front social, les élections, le foncier, l’eau et les routes.

Après son grand oral devant la trentaine de députés (en nombre réduit pour raison de covid-19), le chef du gouvernement a répondu aux questions de ces derniers dans la deuxième phase de cet exercice constitutionnel qu’est le Discours sur la situation de la Nation. Réagissant au bilan fait par le Premier ministre sur les actions du gouvernement en 2019, les élus nationaux ont, selon
les tendances, félicité ou critiqué le gouvernement. Ils ont aussi soulevé des préoccupations, à travers différentes questions.

L’essentiel des questions des parlementaires a porté sur l’insécurité qui règne dans notre pays, la santé, le front social, l’emploi, les élections de novembre prochain, le foncier, l’eau et les routes. Selon l’orientation des questions, les représentants du peuple ont voulu en général, savoir ce que fait ou ce que fera le gouvernement pour résoudre les préoccupations relevées. En réponse aux
différentes questions posées, Christophe Joseph Marie Dabiré a choisi l’approche thématique.

Avant tout, il a remercié les députés pour les recommandations, propositions, suggestions et critiques qu’ils ont formulées. Aussi, il a évoqué la nature de l’exercice qui, a-t-il précisé, n’est pas le bilan du mandat du Président du Faso, mais une présentation analytique de la situation de la Nation qui tient compte des réalités du moment de notre pays.

Sur les événements de Tanwalbougou, le chef du gouvernement a d’abord présenté ses condoléances aux familles endeuillées. Tout en rappelant que les procédures sont enclenchées pour faire toute la lumière sur cette affaire. Il a invité les populations à savoir raison gardée et faire confiance à la justice.

Pour ce qui concerne la question du foncier, le Premier ministre a dit que tout le problème se trouve au niveau de la loi sur le foncier. Il dit compter sur les députés pour accompagner le gouvernement, dans le sens d’une révision, parce que l’Etat lui-même a des difficultés à disposer de terres pour certaines réalisations.

Dans le domaine de la lutte contre l’insécurité, la question du mode de recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie a été posée. Pour Christophe Joseph Marie Dabiré, le dispositif se met en place et selon la philosophie, ces supplétifs de l’armée sont recrutés au sein des communautés pour accompagner les FDS. « Comme tout nouveau dispositif, reconnait-il, il y a des insuffisances et nous allons les examiner ». Sur le pécule des militaires au front, le Premier ministre dit qu’il peut y avoir des difficultés liées à l’intendance, mais qui seront réglées, dès que le gouvernement en a connaissance.

Dans la région de l’Est, après le succès de l’opération « Otanpuanu », la situation s’est encore dégradée, au point où ce sont des appels au secours qui fusent dans la région. Le chef du gouvernement rassure qu’un travail est fait pour renforcer les Etats-majors tactiques, aussi bien à l’Est qu’au Nord du pays et que des opérations seraient déjà en cours.

En rapport avec la santé, le Premier ministre a rassuré les élus que les études de l’hôpital militaire sont achevées et qu’un plan de formation du personnel est même déjà élaboré. Pour celui de Bassinko, il a indiqué que les financements étaient effectivement bouclés, mais qu’un des partenaires s’est retiré par la suite, d’où la nécessité de retrouver d’autres ressources pour finaliser le projet.

Concernant l’hôpital de référence de Bobo-Dioulasso, il a précisé que c’est le rapport final de l’étude sur l’impact environnemental et économique qui est toujours attendu par le gouvernement. Le dossier est donc toujours en cours et la partie chinoise rassure que le financement est disponible.

Au sujet de la reprise des cours, le Chef du Gouvernement a voulu être clair : « Nous ne nous battrons pas pour éviter une année blanche, si nous ne sommes pas certains de garantir des conditions au niveau sanitaire. Et si le 1 er juin 2020, les conditions ne sont pas remplies pour la réouverture des classes, nous allons trouver une autre alternative ».

Abordant la question des élections de novembre 2020, le chef du gouvernement a rappelé la ferme disposition du Président du Faso à appeler le peuple aux urnes, le 22 novembre prochain. « Nous travaillons à ce que ces élections se tiennent à bonne date », a-t-il précisé. Et pour ce qui concerne le coût de cette échéance électorale et au regard du contexte actuel, il a rappelé que ce sont les exigences de la démocratie.

Le dossier « charbon fin » est en justice, dira le Premier ministre pour qui nous évoluons progressivement vers le dénouement de l’affaire.

La question du retour des déplacés internes, autre préoccupation majeure, a été abordée. Pour le Chef du Gouvernement il faut d’abord saluer la bonne cohabitation entre les déplacés et les populations hôtes. Le gouvernement travaille sur un plan de retour de ces personnes dans leurs localités, mais dans les conditions nécessaires.

Sur le front social, le Premier ministre a indiqué qu’il y a des gens qui travaillent à tirer le gouvernement par dernière pour qu’il n’avance pas. Sinon, « nous faisons l’effort de répondre aux préoccupations » en fonction des ressources, a-t-il dit. Sur l’application de l’IUTS, « le gouvernement n’a pas imposé l’IUTS aux travailleurs. Ce sont les députés qui ont voté la loi. S’ils estiment que cette loi est mauvaise, ils peuvent décider d’introduire une proposition de loi et le gouvernement va se prononcer sur les implications de cette modification », a fait observer le Premier ministre.

Dans le domaine des infrastructures, le chef du gouvernement a indiqué que c’est le secteur où son équipe a remporté le plus de victoires, bien que certains chantiers ne peuvent démarrer dans l’immédiat, à cause de l’insécurité.

DCRP/PRIMATURE