Lutte contre la chenille légionnaire d’automne en Afrique subsaharienne : Réduire les pertes de productions agricoles de 37% à 20% à l’horizon 2023
Du 10 au 12 septembre 2019, il s’est tenue dans la capitale politique burkinabè, Ouagadougou, la Conférence régionale sur la gestion de la chenille légionnaire d’automne au Sahel et en Afrique de l’Ouest, à l’initiative de Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président en exercice du Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS).
Les 346 participants à cette rencontre ont réfléchi autour du thème : « Invasion de la chenille légionnaire d’automne au Sahel et en Afrique de l’Ouest : état des lieux, solutions et ressources mobilisables pour contrer le fléau ».
Les trois jours de travaux ont été ponctué par une déclaration dite Déclaration de Ouagadougou.
Les parties prenantes ont déclaré leur engagement à bâtir une alliance solide autour d’un programme régional de lutte contre la chenille légionnaire d’automne et les nuisibles des plantes en fédérant leurs compétences et leurs ressources.
De cette déclaration, on retient que l’infestation de la chenille légionnaire d’automne doit être placée au cœur des priorités des stratégies des politiques de développement durable et de développement de l’agriculture au niveau national et régional.
Les participants se sont aussi fixés l’objectif de réduire le taux d’infestation par les nuisibles des plantes, notamment de la chenille légionnaire d’automne de moitié et de réduire les pertes de productions agricoles liées à l’impact des nuisibles des plantes de 37% à 20% à l’horizon 2023.
Les parties prenantes à ces assises ont également formulé des recommandations à plusieurs entités. A l’endroit des organisations régionales que sont les commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA, les assises ont émis le vœu qu’elles assurent respectivement le leadership et le co-leadership politique de la gestion de la chenille légionnaire d’automne au Sahel et en Afrique de l’Ouest, avec le CILSS comme bras technique et le soutien de la FAO et des autres partenaires techniques et financiers.
D’autres recommandations portent sur l’accélération de l’harmonisation et de l’implémentation phytosanitaire en vue de renforcer la coordination régionale dans la gestion de la chenille légionnaire d’automne au delà des autres nuisibles des cultures, la poursuite du plaidoyer pour une plus grande mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières pour une réponse efficace et durable de la chenille légionnaire d’automne et des autres nuisibles des cultures au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
A l’endroit des Etats-membres, la conférence a recommandé le renforcement des ressources humaines pour la conduite des activités de recherche et la mise en œuvre des actions opérationnelles, la promotion d’une démarche de lutte intégrée et la mise à l’échelle des méthodes de lutte déjà éprouvées.
Les recommandations à l’endroit d’autres entités ont concerné, entre autres, l’opérationnalisation du fonds d’urgence phytosanitaire, à travers un mécanisme de prélèvement d’un pourcentage sur les exportations émanant des pays membres, la poursuite d’action de sensibilisation au cours de l’année internationale de la santé des plantes en 2020.
Selon Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président en exercice du CILSS, l’organisation de la première conférence la chenille légionnaire d’automne marque la volonté et la détermination des Etats d’accorder une attention soutenue à tous les maux qui affectent et freinent les efforts et ambitions pour l’atteinte de la sécurité et de la souveraineté dans l’espace sahélien et Ouest-africain.
De ce fait, il a pris l’engagement ferme pour le suivi et la mise en œuvre des résolutions et recommandations qui sont issues de ladite conférence.
Sur ce, il a proposé l’institutionnalisation d’un cadre de concertation périodique autour de la problématique de la chenille légionnaire d’automne.
Quant à son homologue du Niger, Mahamadou ISSOUFOU, Président de haut niveau de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’UEMOA, il a reconnu que la pertinence et l’opportunité sont si évidentes du fait de son objet car il s’est agi de trouver des solutions à une menace jusque-là inconnue et qui risque de compromettre tous les programmes de développement agricole et par conséquent la résilience des populations rurales.
A son tour, il s’est engagé à mobiliser le comité de haut niveau de l’UEMOA pour mettre en œuvre les recommandations de cette conférence.
Au regard du caractère transfrontalier de cette menace, il a exhorté la Commission de la CEDEAO dont il est également le président en exercice, à emboiter le pas à la commission de l’UEMOA et au CILSS pour élaborer une stratégie régionale, assortie d’un plan d’actions pour une gestion durable de la situation née de l’apparition de la chenille légionnaire d’automne.
DCI/PM